Article rédigé par la Société Pharmaspecific, spécialiste en recherche clinique
Je voudrais vous parler d’un sujet qui me tient à cœur : comment améliorer la reconnaissance du métier de TEC ?
Vous avez probablement remarqué que le métier de TEC n’était pas assez reconnu. Pourtant ce métier est essentiel à la bonne marche d’un essai clinique dans un centre et au dynamisme de la recherche clinique française. Alors, on peut se poser la question, pourquoi cette profession n’est-elle pas reconnue à sa juste valeur ?
J’ai des idées à apporter, pour améliorer la reconnaissance de ce métier, et je vais vous en faire part dans la présentation ci-dessous :
La reconnaissance par la formation
A ce jour, il est rare de trouver des TEC ayant reçu une formation spécifique sur le métier. La plupart ont reçu une formation d’ARC uniquement et se forme sur le tas. La formation des TEC est souvent similaire à la formation d’ARC alors que certaines différences subsistent entre les deux professions. D’autre part, certaines formations de TEC existent déjà. Cependant, sont-elles complètes ?
Je pense qu’il faudrait un tronc commun pour le métier d’ARC et la possibilité de se spécialiser en tant que TEC. Cela permettrait de professionnaliser le métier dès la formation.
En effet, les TEC sont régulièrement en contact avec des patients. Gérer la relation avec les patients n’est pas innées. Une formation théorique serait à mon avis nécessaire pour centrer son écoute sur la personne soignée, réagir de manière adaptée, reconnaître ses émotions, ses inquiétudes et les utiliser avec la distance professionnelle qui s’impose.
Je pense qu’il faudrait, dans les formations des TEC, une partie “Management transversal”. Il y a quelques mois, j’avais rédigé un article sur « Comment le management transversal va changer ton travail de TEC et d’ARC ? Les TEC coordonnent un nombre important d’acteurs (investigateurs, pharmaciens, radiologue, pathologiste, biologiste, technicien de laboratoire) et s’assure que les ICH/BPC soient respectées par ces acteurs dans le cadre de l’étude clinique. Les TEC ne pourraient-ils pas recevoir une formation en management transversal afin de pouvoir manager sans pouvoir hiérarchique ?
Je pense qu’il faut faire évoluer le contenu des formations d’ ARC pour pouvoir améliorer la reconnaissance du métier de TEC.
La reconnaissance des diplômes par des salaires attractifs
Les TEC sont en général des personnes ayant un Bac+3 à Bac+8. Le poste semble peu reconnu dans les hôpitaux. Il existe peu de postes en CDI. Les TEC vont souvent de CDD en CDD alors que la recherche clinique reste toujours présente dans les hôpitaux. Il n’existe pas de concours spécifique menant directement à ce métier alors même que le ministère des affaires sociales et de la santé expose le métier sur son site internet : http://social-sante.gouv.fr/metiers-et-concours/les-metiers-de-la-sante/les-fiches-metiers/article/technicien-d-etudes-cliniques#Evolutions-passerelles-vers-d-autres-metiers.
Les grilles de salaires sont peu claires. Ils vont de 1 450€ brut en début de carrière jusqu’à 2 100€ brut selon les grilles du ministère. Alors même qu’à l’APHP, on observe de 1 887,32 € brut à 3 063,83 euros brut. Il y a une discordance entre ce qu’on peut trouver sur le site du ministère et sur le site de l’APHP. Si l’un de vous peut nous clarifier cette incohérence, nous lui en seront reconnaissant : http://rechercheclinique.aphp.fr/-Les-metiers-de-la-recherche-a-l-AP-HP-.html?rubrique
Ensuite, le contrat unique a eu un impact sur la pérénité des emplois. Des associations de médecins avaient été créées par les investigateurs eux-mêmes afin de maintenir et pérenniser ces emplois sous forme de CDI. Malheureusement, beaucoup d’emploi ont été arrêté du fait que le contrat unique ne permettait pas l’utilisation des associations de médecins. La fin du CENGEPS a également mise à mal cette profession. Certains TEC ont été intégrés dans les hôpitaux mais d’autres n’ont pas pu l’être.
Il faudrait créer des concours et de vrai CDI dans le public pour pouvoir augmenter la reconnaissance de ce métier.
La reconnaissance par le titre
Comme on vient de voir, les TEC ont un niveau Bac+3 à Bac+8 or on utilise le terme de technicien de recherche clinique. Ce terme me semble peu adapté vu que la plupart des TEC ont un Bac+3 à Bac+8.
Le terme coordinateur de site ou d’étude clinique serait plus valorisant. Ce même terme est tout simplement la traduction de ce métier dans d’autres pays comme l’Angleterre ou les Etats-Unis, Clinical research coordinator (CRC), clinical site coordinator (CSC).
Il faut qu’on donne un titre plus valorisant à ce métier.
La reconnaissance par le management
Certains TEC sont parfois livrés à eux-mêmes, c’est-à-dire sans manager pour leur permettre d’avancer vers les objectifs fixés par les investigateurs. Les investigateurs doivent à la fois gérer les soins courants et la recherche clinique. Ont-ils le temps de manager les TEC ? Est-ce qu’il ne serait pas plus intéressant de structurer et de faire évoluer certains TEC à ce type de poste comme on peut le voir à l’Institut Curie ou Gustave Roussy.
De plus, savoir qu’il a des possibilités d’évolution vers d’autres postes dont celui de manager est un élément de reconnaissance voire être un élément de motivation pour les équipes. Il faut donc qu’on crée beaucoup plus de possibilités pour ce métier.
La reconnaissance par l’information
Certains membres du personnel hospitalier ne savent pas très bien ce que font les TEC alors qu’ils ont bien saisie le rôle d’une infirmière ou d’un manipulateur en radiologie. Est-ce que ce métier ne pourrait-il pas être mis en valeur afin qu’il soit connu de tous par le biais de journée de recherche clinique organisée par les TEC eux-mêmes et leur responsable hiérarchique?
De plus, la création d’une association française des ARC avec une vraie visibilité pourrait aider à créer des vocations, une meilleure organisation et à l’amélioration des pratiques en recherche clinique en France. A l’heure actuelle, on retrouve des associations comme la SOCRA, aux Etats-Unis, qui est une association extrêmement active d’ARC et de TEC qui milite pour améliorer la recherche clinique. On retrouve également l’ACRP qui est l’association des professionnels en recherche clinique.
On a ces deux entités qui sont vraiment actives au niveau de la recherche. Cela aurait été intéressant qu’en France, on puisse avoir notre propre société française des ARC pour qu’on puisse communiquer encore plus autour de ce métier.
Après avoir été tour à tour TEC, ARC, Chef de projet et Dirigeante, je dirai que ce métier valorisant peine à être reconnu mais sans lui, point de recherche clinique en France. Après la circulaire sur le contrat unique, j’aimerai bien qu’on puisse revaloriser cette profession auprès des générations.
J’espère que cet article suscitera des évolutions, des vocations et même qu’une association française d’ARC naitra !
Nous devons continuer à dynamiser la recherche clinique française donc… lancez-vous !
A bientôt !
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