Je suis ARC, C’est décidé, je pars en Canada !
Tu veux quitter la France et travailler à l’étranger en tant qu’ARC ? Le rêve américain t’attire ? Voilà, une interview qui devrait t’intéresser…C’est décidé, je pars au Canada!
Bonjour, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ? Quel est ton parcours professionnel?
Mon nom est Frédéric, j’ai une maîtrise en Biochimie (France), un master 2 en Santé Publique (France) et un DESS pharmacie (Canada). J’ai commencé ma carrière en tant qu’ARC hospitalier en France dans les années 2000 (À l’époque les hommes étaient rares dans le métier). Je suis passé ARC homebased en 2008 pour un laboratoire pharmaceutique très innovante. Malgré une bonne perspective de carrière, en 2011 j’ai décidé de traverser l’Atlantique. Aujourd’hui je vis à Calgary en Alberta après un passage par Montréal (Québec)
Pourquoi as-tu décidé de partir travailler en Canada ?
Je n’ai pas vraiment pensé au sujet avant, un coup de folie.
Je connaissais déjà Montréal car j’y ai de la famille. Aussi je traversais une période trouble de ma vie sur le plan personnel.
Comment as-tu trouvé un emploi en Canada?
Çà n’a pas été une partie de plaisir, compte tenu de ma non-préparation. Une telle immigration se prépare. En plus une fois sur place, j’étais avec la famille qui travaillait dans les finances (Ce n’était pas un atout pour prendre les bonnes décisions).
J’ai cherché un peu partout et finalement c’est la rencontre d’une personne à
l’université de Montréal qui m’a été salvatrice.
Au bout de 2 ans ½ (après avoir effectué de nombreux jobs), j’ai pu décrocher un travail de TEC qui m’a finalement conduit au métier d’ARC. L’immigration a été pour moi, finalement, un choix payant.
En résumé c’est le ‘réseautage’ qui m’a ouvert les portes de l’industrie
pharmaceutique au Canada malgré une très bonne expertise en France.
Quelles sont tes missions, en quoi cela consiste ? Est-ce qu’il y a des différences dans la pratique du métier en Canada?
Aujourd’hui, je suis chef de projet en recherche clinique pour une CRO. J’ai un
portefeuille d’études cliniques que je dois mener à bien. La gestion sur le plan
réglementaire, le suivi sur le terrain des études cliniques, la gestion des ARCs et
surtout la gestion financière qui est une différence notoire avec ce que je faisais en France en tant que TEC. Je n’ai observé de différence entre la pratique des études cliniques en France et au Canada. La plupart des études provenant des USA, on ne badine pas avec les BPC et la FDA.
Détail très IMPORTANT : l’anglais est CAPITAL. Vous serez amené à ne parler que l’anglais dans le milieu de travail.
Comment sont les Canadiens ? Est-ce facile de s’intégrer?
Les Canadiens sont très accueillants, au premier abord, ce qui est un peu normal pour un pays d’immigrants. Ils sont curieux mais cela s’arrête là. Il y a des codes à respecter.
On peut être surpris au début d’avoir bien discuté avec quelqu’un et que le lendemain il vous ‘ ignore’. C’est un peu normal nous ne sommes pas dans un pays latin. C’est à vous d’aller vers les gens et surtout soyez humble : les Français sont un peu considérés comme des donneurs de leçon.
La clé de l’intégration c’est d’aller vers les gens, être curieux de ce qu’ils font :
réseautage, réseautage, réseautage…
Est-ce que tu as des conseils pour les ARCs qui souhaitent partir s’installer en Canada?
Premier conseil : bien préparer son immigration.
Deuxième conseil : Si possible, essayer de trouver un travail depuis la France pour être à l’abri de déconvenues une fois sur place. Ce n’est pas forcément l’eldorado qu’on nous vend en France.
Troisième conseil : Sans travail depuis la France, une fois sur place, trouver des
connexions avec des gens du métier : beaucoup de résilience et d’humilité.
Quatrième conseil : il faut que votre ANGLAIS SOIT BON.
Cinquième conseil : la certification SOCRA est un sésame pour un immigrant.
Quel salaire puis je m’attendre en partant en Canada par rapport au niveau de vie ?
Les salaires vont de 40 000$ (34ke) à 100 000$ (85ke) +. Tout dépend de votre expérience et surtout il faut savoir se vendre.
Quels sont tes futurs projets?
Trouver un poste au niveau provincial ou fédéral pour une certaine stabilité.
Est-ce que la recherche clinique est un secteur qui recrute en Canada?
Comme dans tous les secteurs économiques, la recherche clinique n’a pas échappé à la crise de 2008 mais aujourd’hui le secteur recrute à tour de bras des compétences éprouvées au Canada. Le premier pole de recherche clinique c’est Toronto (Ontario) et Montréal suit.
Comment as-tu préparé ton départ?
Justement, je n’ai pas préparé mon départ. Le fait d’avoir la famille ici n’a pas laissé place à une profonde réflexion. Selon mon expérience, je vous dirai de venir voir par vous même sur le terrain (si possible en HIVER et Eté) et commencer par tisser des liens qui vous seront très utiles dans votre intégration. Et pourquoi ne pas viser Toronto ???
Montréal c’est bien mais pour l’anglais ce n’est pas top. Vous pouvez aussi viser
aussi les petites villes.
Les 3 choses que tu adores en Canada ?
Grands espaces
Multiculturalisme
Pays d’opportunités
Les 3 choses que tu détestes en Canada?
Froid
Froid
HIVER très long
Les 3 choses qui t’ont manqué par rapport à la France ?
Amis / Famille
Bonne bouffe
Le climat
Les 3 choses qui ne t’ont absolument pas manqué en France ?
Le stress au quotidien
La mentalité
Le plafond de verre
Merci à Frédéric (nous l’appellerons ainsi car il souhaite rester anonyme) pour cette interview.
On te souhaite une bonne continuation et une belle carrière en recherche clinique.
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